Il y a quelque temps, à la lecture d’un article sur un site spécialisé (j’avoue ne plus me souvenir duquel… sans doute Japon Infos), j’ai découvert le rakugo.
Le rakugo, kézako ?
Il s’agit d’un art japonais sous forme de one-man-show, où une personne est assise sur un zabuton (coussin carré plat et large), fait face au public et raconte des histoires avec pour uniques aides un éventail de type
sensu (le plus répandu par chez nous, mais de taille un peu plus petite) et un tenugui, ces morceaux de tissu qu’on utilise comme serviettes, décoration, etc.
Lorsque le rakugoka entre en scène, il s’assoie sur son zabuton et hop ! c’est parti pour 5, 10, même 40 min d’une histoire drôle ou dramatique, mais toujours avec ces pointes d’humour qui caractérisent ces récits traditionnels. Leur autre point commun, qui a donné son nom au genre ? Ils finissent par une chute ! (raku = chuter ; go = parole)
Durant tout ce temps, le conteur ne quitte pas son coussin, ne se lève pas – même si l’enthousiasme peut lui soulever le fondement. 😉 Le tour de force dudit conteur, ou « rakugoka », est d’interpréter plusieurs personnages à lui tout seul, en leur donnant diverses attitudes et intonations.
Si vous souhaitez en apprendre davantage sur le rakugo, permettez-moi de vous inviter à lire une interview de Stéphane Ferrandez, le seul rakugoka français et présentant en France qui a été formé au Japon : vous pouvez y accéder en cliquant ici.
Le rakugoka Stéphane Ferrandez interprète une de ses « Histoires tombées d’un éventail »
En tant que conteuse, j’ai été très vite conquise par l’idée ! Si vous êtes déjà venu me voir, vous savez que j’ai à cœur de jouer assise par terre ou près du sol, et d’apporter du dynamisme à l’histoire en interprétant les personnages, justement (salutations aux heureux élus qui étaient présents pour Le Vaillant Petit Tailleur et son « Ouaaaais, sept d’un couuup, man ! » apparemment mémorable). Bref, des conditions qui ont favorisé mon affection pour le rakugo, me sentant proche des contingences de cet art. 😀
Où l’on s’invite chez maître Doraku !
Quelle a été ma joie, imaginez donc, quand j’ai découvert qu’un manga sur le rakugo reprenait sa publication dans notre pays !
On la doit à un éditeur que je ne connaissais pas, petit par son nombre de publications mais grand par la qualité de celles-ci : Isan Manga. J’ai d’ailleurs appris au passage qu’il éditait également le célèbre Kamen Rider – mais ceci est une autre histoire.
Le Disciple de Doraku raconte l’histoire d’un jeune homme de 26 ans, Shota, qui travaille en maternelle. Il n’a pas vraiment de but dans la vie – ni de « vie », d’ailleurs. Un soir, sa tante l’amène voir un spectacle de rakugo. Shota est moyen chaud – l’image qu’il en a est plutôt celle d’un truc pour vieux –, mais c’est la révélation ! Et quand il tente à son tour de jouer de cette manière devant les enfants, le déclic se produit.
Après quelques péripéties, voilà qu’il parvient à entrer en apprentissage auprès d’un maître du rakugo : Doraku Sekishuntei. L’occasion pour nous de pénétrer dans les coulisses d’un pan très particulier de la société japonaise.
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